samedi 29 octobre 2011

الخرافة


حين كنا في الكتاتيب صغارا  
حقنونا ...بسخيف القول ..ليلا نهارا 
درسونا : 
ركبة المرأة عوره.. 
ضحكة المرأة عوره .. 
صوتها ...
ـ من خلف ثقب الباب ـ عوره 
صوروا الجنس لنا..
غولا .. بأنياب كبيره.. 
يخنق الأطفال .. 
يقتات العذارى ..
خوفونا... من عذاب الله إن نحن عشقنا 
هددونا..بالسكاكين .. إذا نحن حلمنا .. 
فنشأنا ... كنباتات الصحارى .. 
نلعق الملح ونستاف الغبارا.. 

يوم كان العلم في أيامنا 
فلقة تمسك رجلينا وشيخا.. وحصيرا ..
شوهونا ... 
شوهوا الإحساس فينا والشعورا .. 
فصلوا أجسادنا عنا .. عصورا .. وعصورا .. 
صوروا الحب لنا ..بابا خطيرا 
لو فتحناه .. سقطنا ميتين 
فنشأنا ساذجين 
نحسب المرأة ..شاة .. أو بعيرا 
و نرى العالم .. جنسا وسريرا ..
نزار قبّاني

jeudi 19 mai 2011

Mais d'où vient donc le voile ?

Ceci est un article de Mohamed Kacimi
D’où vient donc cette histoire du voile ?

D’une croyance sémitique très ancienne, qui considérait la chevelure comme le reflet de la toison pubienne ! Cette croyance était si répandue dans les pays d’Orient, notamment en Mésopotamie, qu’elle a fini par avoir force de loi. Aussi, le port du voile est-il rendu obligatoire dès le XIIe siècle avant J.-C. par le roi d’Assyrie, Teglat Phalazar 1er : « Les femmes mariées n’auront pas leur tête découverte. Les prostituées ne seront pas voilées. » C’était dix-sept siècles avant Mahomet et cela se passait en Assyrie, l’Irak d’aujourd’hui.
Dans la Bible hébraïque, on ne trouve aucune trace de cette coutume, cependant la tradition juive a longtemps considéré qu’une femme devait se couvrir les cheveux en signe de modestie devant les hommes. Il faudra attendre l’avènement du christianisme pour que le voile devienne une obligation théologique, un préalable à la relation entre la femme et Dieu.
C’est saint Paul qui, le premier, a imposé le voile aux femmes en avançant des arguments strictement religieux. Dans l’épître aux Corinthiens, il écrit : « Toute femme qui prie ou parle sous l’inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu’elle se tonde ; ou plutôt, qu’elle mette un voile, puisque c’est une faute pour une femme d’avoir les cheveux tondus ou rasés. »
Et plus loin : « L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme. Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme, et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance. »
L’Eglise s’en servira à l’égard des femmes, pour les considérer comme des créatures inférieures par nature et selon le droit. On voit qu’à l’origine, le voile est utilisé comme un instrument de ségrégation qui fait de la femme un être inférieur, non seulement vis-à-vis de l’homme mais aussi de Dieu. Il est intéressant de noter que ce passage des Corinthiens est repris aujourd’hui par la plupart des sites islamistes qui font l’apologie du foulard.
Sept siècles plus tard naît l’islam.
Le Coran consacre au voile ces deux passages : « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur étoffe sur leurs poitrines. » Coran (24 : 31). Enfin dans la sourate 33, Al-Ahzab (les Coalisés), au verset 59, il est dit : « Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles de grandes étoffes : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. » Coran (33 : 59).
Sans vouloir être aussi pointilliste que les orthodoxes, je ferai remarquer que nulle part dans ces sourates, il n’est fait explicitement mention de voile (hijab) recouvrant le visage, cachant les cheveux et encore moins tout le corps.
Dans la première sourate, le Coran appelle simplement les croyantes à recouvrir leurs poitrines. La très sérieuse Encyclopédie de l’Islam (éditions Leyde) apporte cette explication : « Dans l’Arabie préislamique, une coutume tribale voulait que durant les batailles, les femmes montent en haut des dunes et montrent leurs poitrines à leurs époux guerriers pour exciter leur ardeur au combat et les inciter à revenir vivants afin de profiter de ces charmes ». Le verset en question aurait été inspiré au Prophète pour instaurer un nouvel ordre moral au sein des tribus.
Quant au deuxième verset, il a fait l’objet de maintes lectures et controverses, la plus intéressante étant celle d’un grand imam qui, à l’âge d’or de Bagdad, au IXe siècle, en fit cette originale lecture : « Le Seigneur n’a recommandé le voile qu’aux femmes du Prophète, toute musulmane qui se voilerait le visage se ferait passer à tort pour la sienne et donc sera passible de 80 coups de fouet. » Le voile est resté depuis le signe distinctif des riches citadines et demeura inconnu dans les campagnes où les hommes ne songeaient pas à voiler les femmes en raison des travaux qu’ils leur confiaient.
C’est la Révolution iranienne de 1979 qui entraîne la généralisation du voile.
Le hijab, innovation sortie tout droit de la tête des tailleurs islamistes, a supplanté dans les pays du Maghreb le haïk traditionnel, un carré de tissu blanc. Bien sûr, ce sont là les signes d’une société arabo-musulmane en crise, sans projet, sans perspectives, soumise à des régimes totalitaires et qui n’a pour unique espace de respiration, d’utopie, que la religion.
Pierre Bourdieu expliquait que dans l’Algérie coloniale, l’homme colonisé renvoyait sur la femme toute la violence subie de la part du colonisateur. Désormais, l’homme musulman renvoie sur la femme tout le chaos que lui fait subir la crise planétaire. Dans ces pays sans libertés, l’islamisme fonctionne comme une eschatologie. Il est devenu une sorte de propédeutique de la mort. Il efface toutes les aspérités de la vie pour ne faire miroiter que les plaisirs de « son vaste paradis ».
Ici se pose également la question de la place de l’islam chez l’Autre.
Contrairement au judaïsme qui s’est forgé dans l’exil, au christianisme qui s’est inventé durant les persécutions, l’islam est venu au monde comme une religion d’Etat et une religion de conquête. Il n’a pas été souvent minoritaire et la place qu’il a accordée aux autres religions n’a pas été un exemple de tolérance.
Et qu’on en finisse également avec cette parité des signes religieux. À Rome ou à Jérusalem, on ne lapide pas ceux qui ont oublié leur croix ou leur étoile de David, en revanche, de Téhéran à Khartoum, de Kaboul à Casablanca, chaque jour des femmes sont violées, vitriolées, assassinées, fouettées ou licenciées parce qu’elles ne se sont pas couvert le visage et le corps.
Le hijab est l’étoile jaune de la musulmane, et toute musulmane est une juive que chaque fondamentaliste rêve de déporter cinq fois par jour. Le hijab est l’effacement et l’abolition virtuels de la femme. Tous les écrits fondamentalistes l’affirment, « le voile est obligatoire car il doit cacher la awra de la femme ».
C’est-à-dire que tout son corps est perçu comme une partie honteuse.
Le hijab joue la fonction que lui a assigné Paul, il y a deux mille ans : signifier à la femme en public qu’elle est un être inférieur, bonne à tondre et à museler. Toute fille pubère est donc perçue comme une partie honteuse. Elle est éduquée pour se percevoir, depuis l’âge de 8 ans, comme un objet sexuel potentiel qui doit être dérobé aux yeux de la foule concupiscente.
Derrière chaque voile, il y a trois mille ans de haine envers la femme qui nous regarde. Tolérer le voile, c’est livrer une génération de filles pieds et poings liés aux mains de frères et de pères qui ne demandent qu’à leur imposer cette tenue d’infamie.
Enfin, que ferons-nous demain, nous, citoyens de culture musulmane ayant fui nos pays d’origine en raison de la dictature du religieux, de l’absence de démocratie, et qui avons choisi la France comme terre d’accueil ou comme patrie, que ferons-nous quand nos filles à l’école publique se feront traiter de putes et traîner dans les caves parce qu’elles n’auront pas porté le voile, et que nos garçons se feront traiter de mécréants car ils n’auront pas respecté le ramadan dans les cantines ?
Ne pas céder sur l’affaire du voile, c’est rendre un immense service à l’islam, lui apprendre qu’il n’est pas la religion unique mais une parmi les autres et que la France ou l’Europe ne sont pas des terres de conquête mais des territoires de partage.

jeudi 14 avril 2011

Je suis TUNISIENNE et j'ai le CHOIX

Un très beau texte de Dorra Ben Amri Ouannes, une leçon de tolérance
« Le seul mauvais choix est l'absence de choix. » Je suis tunisienne Je ne suis pas voilée, je ne porterais pas le voile : c’est mon choix. Je respecte celles qui le portent, elles ont leur raison, c’est leur choix. Je fume, c’est mauvais pour ma santé, je continue à le faire, c’est mon choix. J’aime me sentir belle, être belle, coquette, bien habillée et à la mode : c’est mon choix. J’ai fait des études car mes parents m’ont expliqué (et je l’ai compris plus tard) que c’était la seule voie de sortie, la meilleure manière d’être autonome et aussi le moyen le plus intelligent et efficace de m’impliquer au développement de mon pays : j’ai passé des heures et des heures à assister au cours, réviser, lire ; m’informer... pour enfin décrocher un travail… Je travaille et mon boulot ; je ne le cèderais JAMAIS à un homme sous prétexte que cela permettra de résoudre le problème du chômage : je dis NON et c’est mon choix. J’ai des amis hommes : des copains d’enfance, des voisins, des confidents, je les aime et je tiens à eux : c’est mon choix. J’ai des amies femmes : elles sont toutes aussi différentes les unes des autres : de la timide, sage, intellectuelle, intelligente, sotte, rigolote, dévergondée, zaabana, tahfouna, bahbouha, tayara, kafeza et j’en passe …je les aime pour ce qu’elles sont…c’est leurs choix. Mes amies sont des battantes : elles travaillent (certaines sont femmes de ménage, d’autres travaillent dans des usines, d’autres sont infirmières, médecins, fonctionnaires), ou ne travaillent pas : c’est leur choix. J'ai des amis de toutes confessions : on se respecte mutuellement, on ne parle pas forcément de religion quand on a l'occasion de se voir : on rigole, on promet de se revoir.... Certains ne connaissent mon pays , d'autres y sont nés et l' aiment autant que moi, y habitent ou l'ont quitté mais La Tunisie est ancrée en eux et ils y reviennent régulièrement, : c'est leur choix J’ai des amis homosexuels : ils assument : je respecte : je ne les juge pas : de quel droit le ferais-je ? Je respecte les putes car elles, par contre (et en général), elles n’ont pas eu le choix. Je connais des hommes et des femmes qui se retrouvent et se détendent autour d’un apéro, l’ambiance est conviviale et ils sont bien : c’est leur choix Je connais des alcoolos : je n'ai aucune idée de leur histoire, leur vécu, ni le pourquoi du comment, cela ne me regarde pas : je ne pose pas de questions : cela m'avancera à quoi ? Je connais des « kamaras » : parieurs : c’est leurs choix Je connais des accros de foot qui suivent leur équipe partout dans le monde : c’est leur choix. Je connais des beznessas qui s’accrochent aux touristes pour partir « bech yahrek » en Europe à tout prix : c’est leur choix. J’aime le côté bon vivant, fêtard, bahbouh, sympathique, rigolo, ouvert, tolérant des tunisiens et des tunisiennes. J’aime leur côté débrouillard : ils se coupent en quatre, font des sacrifices pour que leurs familles ne manquent de rien. J’aime le théâtre la musique, le Festival de Carthage, Sidi Bou, la plage, la mer, les longues discussions avec mes amis, refaire le monde, rêver… Tout ce j’ai avancé est peut être bien ou pas bien, ce n’est pas un problème : ce sont mes choix. Laissez-moi VIVRE TRANQUILLE , respectez moi, respectez MES CHOIX. Je suis Tunisienne et j’ai le DROIT de faire des choix. On ne ne me supprimera pas ce droit PERSONNE ne m’empêchera d’être MOI, un être humain à part entière. « L'homme a ce choix : laisser entrer la lumière ou garder les volets fermés. » J’OUVRE mes volets et je laisse la lumière entrer et éclairer ma vie et mes choix.
Par : Dorra Ben Amri Ouannes

mardi 5 avril 2011

La société bascule dans la misogynie

Le fait divers :
La femme de ménage est arrivée en retard ce matin. Elle habite à Cité Tadhamon et prend tous les jours le bus n° 38 pour venir chez moi. Elle vient de me rapporter que six hommes , armés de leurs ceintures , sont montés dans le bus et se sont attaqués aux passagères. Les passagers hommes n'ont pas levé le petit doigt . Elle a reçu un coup sur la main qui est toute enflée.
Les six bandits ont dit aux femmes :"Vous allez voir ce que c'est que la liberté , vous allez voir ce que c'est que d'avoir un travail alors que des HOMMES sont au chômage"!!
D'après elle , ce ne sont pas des barbus mais des bandits , il y en avait même un qui était balafré
L'analyse :
La société bascule dangereusement dans une misogynie déclarée, je dis bien déclarée car elle était bien là avant mais elle n'était pas publique. Ces bandits qui se sont attaqués aux femmes n'ont rien volé , rien exigé, ils voulaient juste intimider les femmes et leur faire peur !
La réaction passive de passagers hommes du bus est aussi à déplorer . Ces braves femmes qui se rendaient à leurs boulots sont toutes leurs voisines , elles habitent le même quartier qu'eux , il y en avait peut-être des proches , des cousines, et pourtant , ils ont laissé faire !
Pourquoi cette attitude maintenant? Pourquoi s’attaquer aux femmes dans les bus .Vous me direz c'est le chaos en ce moment , moi je dis que cela a peut-être un rapport avec cette page sur Facebook , qui appelle à la séparation des sexes dans le transport public .C'est peut-être une simple coïncidence , mais moi j'y vois un signe. Si ces bandit n'étaient pas barbus, rein ne prouve qu'ils ne sont pas à la solde des barbus . Pourquoi n'ont-ils rien volé ?Pourquoi ont-ils prononcé ces menaces alors ? Ce sont toujours les femmes qui payent le plus lourd tribu dans les conflits et les crises de société!!Ces femmes travaillent pour nourrir des bouches et envoyer des enfants à l'école , il n'est pas normal qu'on veuille les en empêcher sous prétexte que l'embauche des hommes prévaut à celle des femmes !!
Ces bandits n'auraient jamais pu faire ce qu'ils ont fait s'ils n'étaient assurés de leur impunité , les autorités publiques ont d'autres chats à fouetter en ce moment , que de s'occuper de femmes fouettées dans les bus !!!
La société bascule dangereusement dans le machisme et la misogynie, voire dans l'extrémisme, il faut trouver des solutions !!

mardi 8 mars 2011

Journée mondiale de la femme


Bonjour à toutes et bonne fête

Je vous invite à écouter ce reportage onusien sur les droits de la femme ,
daté du 14 février 2011

Sylvie Cohen , directrice adjointe de ONU femmes


lundi 14 février 2011

Nahla Ben Amor, une compétence mondialement reconnue dans l’intelligence artificielle

Nahla Ben Amor, une compétence mondialement reconnue dans l’intelligence artificielle

7954 Visites
2011-02-07

Nous l'avons rencontrée suite à son obtention du trophée de talent émergent par Thomson Reuters en décembre dernier. Ce prix récompense 11 jeunes chercheurs tunisiens qui se sont distingués de par le nombre de leurs publications scientifiques internationales, dans leurs domaines d’expertise respectifs. Parmi eux, deux femmes dont Nahla Ben Amor, Maître de Conférences en Informatique de Gestion à l’Institut Supérieur de Gestion de Tunis. Nous nous attendions alors à rencontrer un rat de l’informatique mal dans sa peau et qui ne s’épanouit qu’accompagné de sa souris mais nous sommes surpris de retrouver une jeune femme pleine de vie, mère de trois petites filles qui navigue avec bonheur entre ses activités professionnelles et familiales.

Originaire de Ksibet El Mediouni, Nahla Ben Amor a effectué ses études secondaires au lycée Menzah VI. N’ayant axé ses efforts que sur les matières qu’elle affectionnait particulièrement, elle ne réussit que moyennement son Bac. A l’époque, elle n’avait pas encore une idée précise de son métier d’avenir, hésitant entre des possibilités aussi éclectiques que médecine, agronomie, informatique et beaux-arts. Ce fût l’informatique de gestion à l’ISG, « mais si cela avait été autre chose, je l’aurais réussi tout aussi bien. Quand j’ai un travail à faire, je le respecte », dit-elle. Et la voilà partie pour un parcours en accéléré qui devait la mener de son DEA en modélisation et informatique de gestion obtenu en 1998 à la maîtrise de Conférence en 2007 en passant par son Doctorat en Gestion soutenu en 2002. Pourtant, ce cheminement n’a pas été de tout repos et Nahla a souvent été accusée de vouloir brûler les étapes, d’être encore jeune dans un domaine, la recherche, où le talent doit souvent attendre le nombre des années. Elle repassera pour cela tous les concours auxquels elle postulera, deux fois !

Pas assez pour entamer son optimisme, une seconde nature, et sa modestie. « Lorsqu’on m’a appelé pour m’annoncer que j’avais eu le prix, j’ai été étonnée. D’abord, parce que je n’ai jamais travaillé pour avoir des distinctions et puis je pense que d’autres collègues sont autant, sinon plus, méritants que moi et que dans la recherche, d’une manière générale, on est très peu habitués aux distinctions ». Le ton est donné dans ce bureau sommaire aux équipements minimalistes de l’ISG de Tunis, « c’est celui de mon patron, Khaled Mellouli», précise Nahla. Elle enchaîne pour nous parler justement du rôle de mentor du Professeur Mellouli, son directeur de thèse, qui « nous a appris à être autonomes, à aimer ce que l’on faisait, à dire ce que l’on pensait et ne nous a jamais fait de faveurs.».

Un produit 100% tunisien

Nahla Ben Amor est aussi fière de nous rappeler qu’elle est un produit 100% tunisien. Toujours modeste, elle attribue sa réussite à sa discipline très particulière, l’informatique de gestion qui, du fait qu’elle se trouve à cheval entre deux domaines, l’informatique et la gestion, ne compte pas beaucoup de laboratoires de recherche dans le monde. Elle ajoute : « il n’y a pas besoin de gros investissements en équipements et produits, juste un ordinateur et un cerveau. Et puis, nous avons eu la chance, durant notre DEA, de bénéficier de l’expérience de plusieurs professeurs invités parce qu’il y avait peu de spécialistes d’informatique de gestion en Tunisie. Ainsi, ces mêmes professeurs dont le nom figurait sur les articles que l’on étudiait venaient nous enseigner, là, à l’ISG. Nous les sentions donc proches, ce qui a renforcé notre confiance en nous-mêmes ».

Depuis, Nahla prend une part active dans la recherche de son domaine d’expertise, l’intelligence artificielle et les systèmes d’aide à la décision. Elle est de toutes les grandes conférences internationales, parvenant également, avec les membres de l’équipe du LARODEC (Laboratoire de recherche opérationnelle, de décision et de contrôle de processus) dont elle fait partie, à réaliser plusieurs projets de coopération internationale. Elle publie régulièrement dans les plus grandes revues et explique qu’elle doit cela à sa décision précoce de rédiger son mémoire de DEA en anglais, ce qui lui a permis d’acquérir une grande maîtrise de cette langue et lui a ouvert les portes des revues et colloques internationaux. Ces dernières années, elle fait même partie des comités scientifiques d’évaluation de grandes conférences internationales en intelligence artificielle et a été nommée reviewer pour plusieurs revues scientifiques de par le monde. Un succès qu’elle explique ainsi : « c’est difficile à croire mais je travaille tous les jours, je ne dis jamais non aux opportunités qui se présentent à moi et je ne m’arrête pas après chaque étape. Ainsi, j’ai commencé à travailler sur ma thèse le lendemain de l’obtention de mon DEA et sur mon habilitation le lendemain de la soutenance de ma thèse. Nous avons aussi une bonne émulation au sein du laboratoire. C’est important ! Je n’ai aucun complexe aussi. Je peux aller assister au cours d’un collègue si je sens que j’ai des lacunes à combler. Et puis j’ai l’appui de ma famille. Lorsque j’ai voulu participer à une Conférence internationale au Colorado alors que ma fille n’avait que deux mois, j’ai été soutenue par mon entourage. Matériellement aussi, ma famille m’a beaucoup aidé surtout au début. Et puis, un mari chercheur, cela aide aussi à comprendre les contraintes et les rythmes décalés de la vie universitaire».

A propos des conditions dans lesquelles exercent les chercheurs tunisiens, Nahla Ben Amor est lucide. « Cela n’a rien à voir avec ce qui existe en Occident. En Tunisie, vous devez travailler trois à quatre fois plus pour obtenir les mêmes résultats. Mais bon, c’est comme çà. Ou bien on va tous pleurer et dire qu’on n’a pas les moyens ou travailler davantage pour être au niveau mondial ».

Le temps passe vite aux côtés de cette jeune femme, une véritable boule de feu qui sait ce qu’elle veut et ce qu’il faut faire pour l’obtenir. Un dernier message peut-être qu’elle nous livre. La recherche est une vocation, un métier noble mais exigeant, ponctué de longues heures de labeur mais récompensé par ces quelques secondes où l’adrénaline monte lorsque vos pairs, à travers le monde, sans vous connaître, reconnaissent votre travail et considèrent vos travaux comme une contribution à la connaissance. Une satisfaction indescriptible qui dépasse toutes les autres …


Anissa BEN HASSINE




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Les Commentaires
jellali Noureddine 2011-02-13 18:52:07

Félicitations Mme Nahla.Votre réussite est la meilleure réponse aux sexistes et aux obscurantistes.

le petit poete 2011-02-12 11:59:47

Pourquoi l'avoir choisi elle au premier plan?, et les autres dans: "autres articles dans cette rubrique" ???.

Amine Farhat 2011-02-09 14:26:53

Dr. Nahla m'a enseigné durant mon cursus universitaire, j'en suis très fier, 1000 mabrouk "Madame".....Amine Farhat, Doctorant en Informatique à l'ISG de Tunis

MEMMI - YOUSSEF 2011-02-09 12:11:01

Je suis heureux de constater que LEADERS - et par voie de conséquence ses lecteurs - a compris que NAHLA BEN AMOR n'est pas seulement de l'Intelligence articficelle mais aussi de l'INTELLIGENCE NATURELLE.

gaha chiha 2011-02-09 10:13:41

Tu l'as bien dit Anissa, Nahla Ben Amor est une "jeune femme, une véritable boule de feu" . En tant qu'enseignant à l'ISG de Tunis, il m'arrive d'échanger avec elle et à chaque fois, je trouve en face de moi une collègue qui bouillonne d'idées et d'énergie. Audacieuse, franche et très directe, Ben amor m'étonne. Elle est aussi une chercheuse qui a de l'assurance et de la conviction. Informaticienne, pourtant elle entreprend tout avec son cœur; passionnée, tenace et ambitieuse tout lui paraît à la portée de sa main... Bref, c'est exactement, le genre de profit dont la Tunisie a besoin aujourd'hui: jeune, compétente, lucide et prêt à tout. Ca me fait vraiment plaisir d'avoir des collègues informaticiens comme Nahla, Elaouadi, Zribi, Sellami, Achour et j'en oublie beaucoup d'autres et je m'en excuse d'avance. Tous font aujourd'hui la notoriété de l'ISG.

Skandrani Leila 2011-02-09 09:14:27

Bravo Nahla et félicitations pour ce prix!! on savait déjà (ta promotion ISG 1995) que tu iras loin grâce à ton sérieux et ta persévérance. Bonne Chance pour la suite.

HANNAFI Marouane 2011-02-08 21:54:30

Félicitation Mme

vb student 2011-02-08 19:48:19

J'ai eu la chance de côtoyer Madame Ben amor en tant qu'étudiant . Bien que nous l'appelions par son petit nom (Madame Nahla ) à L'ISG , elle était pour nous le parcours du combattant indispensable pour être un commandos en IAG .Madame Nahla n'était pas un examen qu'on devait passer , ni des cours qu'on devait assimiler ,mais plutôt un paradigme , un savoir faire et être , une vision du monde qu'elle a essayé de nous la faire passer , une fabrique à homme et femme qui bâtiront la Tunisie . Félicitations ! même si nous poursuivions nos études à l'étranger , on regrettera surement vos séances irréprochables . Merci Madame , vous avez fait de nous des créateurs , des artistes plutôt que des exécuteurs , on se souviendra longtemps de vous .

BOURBIA 2011-02-08 17:47:41

Je suis Hamdi BOURBIA votre ancien étudiant à l'ISG, BRAVO Madame Ben Amor, toujours en excellence

Rihab Bouchlaghem 2011-02-08 15:13:43

Personnellement, je respecte Mme Nahla car c'est une enseignante de "haute gamme". Elle m'a étudié pendant deux ans à l'ISG, et elle m'a beaucoup appris. C'est un bon exemple à suivre. Je lui souhaite une bonne continuation.

Hamza 2011-02-08 13:19:56

Encore fière d'être tunisien, je lui souhaite un bonne continuation, sinon "un rat de l’informatique mal dans sa peau et qui ne s’épanouit qu’accompagné de sa souris" c'est un peu top exagéré, je suis informaticien et lorsque j'ai lu cette phrase, j'étais un peu déçu, si la majorité des personnes pensent que les informaticiens sont "des rats" ..., franchement, je dirai qu'on a beaucoup de travail à faire.

Bordel de merde!!!!

Vous n'osez pas en parler parce que ce sont les bordels qu'on ferme , vous ne voulez pas en parler car vous n'avez rien à voir avec ce monde , vous êtes toutes des femmes respectables et des filles de bonne famille!! Moi aussi je suis une DAME respectable, moi aussi je suis une fille de bonne famille , moi aussi je ne connais ce monde ni d’Ève ni d'Adam mais j'en parle !!
J'en parle avec une peur dans les tripes et un sentiment de révolte et d'indignation !!Vous savez pourquoi ?Parce qu'aujourd'hui, on a fermé trois ou quatre bordels en Tunisie, on a aussi fermé un bar à Kairouan , au nom de quoi? Au nom de l'islam et de la volonté du peuple !! Et on a laissé faire et personne n'a levé le petit doigt .Je n'ose même pas imaginer le traitement que l'on a infligé à ces femmes quand on les a chassées .Mais ce n'est pas ça le plus grave , le plus grave est à venir , car demain, on fermera les salles de cinéma, on fermera les salons de coiffure , on exigera la séparation des sexes dans les écoles et les lycées , on chassera les imams modérés qui ne tiennent pas le même discours de haine et de violence , et on finira par faire la loi du plus fort dans la rue !!!
Aujourd’hui , rares sont ceux et surtout celles qui dénoncent car personne ne veut se mettre dans la position de celui qui défend une prostituée ou un zabrat , mais ceux qui se taisent ne savent peut-être pas qu'en défendant le bordel, ils défendent la LIBERTÉ

dimanche 13 février 2011

Portrait :Majida Boulila


Militante tunisienne née Majida Baklouti,le 12 novembre 1931 et décédée le 4 septembre 1952 à Sfax.
Elle est une figure du mouvement national tunisien et symbole de la libération de la femme tunisienne à une époque où son pays est sous protectorat français et où la tradition confine la femme à un rôle subalterne.
Extirpée en pleine nuit de chez elle, elle est arrêtée par les autorités coloniales pour ses activités politiques au sein de la cellule du Rbat du Néo-Destour dans les faubourgs de Sfax.
Elle est ensuite placée en détention dans le camp pénitencier de Téboursouk alors qu'elle est enceinte de sa deuxième fille.
Arrivée au terme de sa grossesse, les autorités françaises décident de la transférer à l'hôpital régional de Sfax où elle succombe le 4 septembre 1952 à une hémorragie post-partum.
Aujourd’hui,une grande avenue de la ville de Sfax ainsi qu'un lycée( l'ancien lycée de jeune filles ) portent son nom. Par ailleurs , un club culturel régional, qui porte aussi son nom ,milite pour faire prévaloir les droits de la femme tunisienne à l'émancipation et au progrès.
Source :Wikipédia

mercredi 9 février 2011

L’amour au temps de la révolution !

Ça commence à apparaitre sur Twitter et sur Facebook. Beaucoup demandent de fêter la Saint Valentin cette année et de déclarer sa flamme à…La Tunisie

Lundi prochain, le 14 février, juste un mois jour pour jour depuis la fuite du ma5lou3, c’est aussi le rendez vous annuel des amoureux et des adeptes de la St Valentin. Chaque année, cette fête fait débat : des pour et des contre et des « mouch mte3na ! ».

Ceci dit cette année, Tous nous sommes amoureux…d’elle: on la défend, on lui demande pardon d’avoir douté d’elle. On lui jure qu’on a toujours eu d’yeux que pour elle mais que la peur nous éloignait d’elle. Ce grand amour était sous nos yeux mais on était aveugle.

On lui chante sa chanson préférée les larmes aux yeux et on lui promet de prendre soin d’elle et de la débarrasser de tous les maux qui la paralysait. On est parfois maladroit et on s’y prend très mal. Mais c’est difficile de contenir l’ardeur de la passion.

Nous sommes des amoureux pour la vie de cette Tunisie. Plus personne ne se mettra entre nous et ne nous empêchera de vivre notre histoire d’amour pleinement.

Pour la Saint Valentin, amoureux comme nous sommes, nous allons penser à un cadeau qui va lui faire plaisir et lui exprimer tout cet amour qui explose dans nos cœurs.
Qu’est ce qu’on peut lui offrir ??

Fidélité, loyauté mais surtout on stoppe les revendications personnelles et le chaos et on travaille dure pour qu’elle reprenne toute sa splendeur et qu’elle rayonne…sur nous tous

Tunisie je t’aime

vendredi 4 février 2011

Femmes célèbres de Tunisie

Ne m'étant jamais vraiment intéressée (je l'avoue bien humblement) à la position et à l'importance de la femme dans la société tunisienne à travers l'histoire, je ne pourrais et ne voudrais rivaliser avec des Tunisiennes de naissance dans ce domaine.

Depuis mon implantation dans ce pays, j'ai toujours vu les femmes tunisiennes des anciennes générations assez soumises à leurs maris, mais ayant légalement plus de droits (grâce au statut personnel instauré par Bourguiba) que la femme européenne, et ce au sens strict du droit (facilités pour le divorce, garde quasi automatique des enfants, droit au logement et à la pension alimentaire sans avoir à prouver quoi que ce soit, etc...)

J'étais, à mon arrivée, conditionnée par les "on-dits" et rumeurs des Européens quant à la condition féminine dans les pays musulmans, et par bon nombre d'idées fausses répandues par des gens qui n'avaient jamais mis un pied en Tunisie mais qui pourtant "savaient tout sur ce qui se passait ici" et m'ont dépeint un tableau des plus effrayant du sort qui m'attendait une fois mariée à un musulman. (Exemples d'affirmations de gens instruits et soi-disant bien informés: les femmes n'ont aucun droit là-bas, à part celui de servir leur mari; elles ne peuvent pas travailler, doivent sortir voilées, ne pas marcher à côté des hommes dans la rue; c'est une société faite et dirigées par les hommes: j'en passe et des meilleures........)
Bien sûr, il y avait heureusement des gens cultivés, plus ouverts et tolérants qui avaient contrebalancé ces affirmations.
Mais je dois admettre que, malgré tout, ce n'est pas sans une certaine angoisse que j'ai débarqué en Tunisie.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une société très diversifiée où les sexes, les races, les religions se mélangeaient et vivaient le plus souvent en harmonie, sans intolérance et dans le respect des croyances socio-culturelles de l'autre.
Une société, où, même dans les familles vivant de manière ancestrale, la femme sous des dehors assez soumis aux hommes de la famille, faisait quand même ce qu'elle voulait et ce qui lui plaisait!
On m'avait parlé de société purement patriarcale et je découvrais, au contraire, dans la majorité des familles que je fréquentais une société plutôt matriarcale où finalement c'était plus les femmes qui "dirigeaient" et prenaient les décisions tout en laissant croire aux hommes que c'étaient eux "les chefs".
J'arrête ici cette digression sur mon expérience personnelle pour en venir enfin au sujet principal de cet article: quelques femmes célèbres de l'histoire de la Tunisie.

Depuis la révolution et les dangers que peut faire courir aux femmes un recours à l'obscurantisme des extrémistes, j'ai fait quelques recherches et je vous livre ici quelques lignes sur l'importance de certaines femmes à travers l'histoire du pays. Je n'en ai évidemment choisi que quelques-unes parmi les très nombreux exemples que nous fournit l'Histoire ancienne ou contemporaine. Et je ne parlerai d'elle qu'en quelques lignes, n'ayant pas ici la prétention d'écrire des biographies.

Entre mythologie et légende, je commencerai par Didon (Elyssa) , Phénicienne ayant quitté sa ville d'origine (Tyr) et qui aurait fondé Carthage en 815 avant JC, en obtenant du seigneur local l'octroi d'une terre en bordure de mer, grâce au stratagème de la peau de bœuf.

Dans l'histoire ancienne, nous trouvons aussi la Kahena, figure emblématique de la guerrière berbère, issue de la tribu des Djeraya,: celle que l'on surnomme une des premières féministes d'Afrique du Nord.
En 686, elle prend la tête des tribus d' Afrique du Nord pour lutter contre les Omeyades et va régner sur l'Ifriqiya (territoire qui correspond à l'Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine) pendant 5 ans.

Je ne parlerai pas d'Aziza Othmana, grande figure féminine tunisienne également, sur qui un article a déjà été écrit dans ce blog.

Je passe maintenant à l'époque plus contemporaine et j'ai choisi quelques figures qui m'ont frappée par leur intelligence et leurs engagements dans la cause des femmes et du pays.

Nebiha BEN MILED (1919-2009) : infirmière et assistante sociale qui toute sa vie a été une grande militante indépendantiste et féministe et qui a fondé l'Union des femmes musulmanes.

Souhayr BELHASSEN, étudiante de Sciences Politiques à Tunis puis à Paris, journaliste et écrivain, grande militante des droits de l'homme et faisant partie de la Ligue tunisienne des droits de l'homme , et à ce titre, souvent fustigée par les dirigeants du pays.

Sophie BESSIS, issue d'une famille de la grande bourgeoisie juive tunisienne. Agrégée d'histoire, , elle a plusieurs cordes à son arc.
Elle a été rédactrice en chef de Jeune Afrique. Elle est aussi directrice à l'Institut des relations internationales et stratégiques de Paris, secrétaire adjointe du FIDH, elle enseigna à la Sorbonne et à l'Institut national des langues et civilisations orientales.
Elle est aussi écrivain, auteure de plusieurs ouvrages (Habib Bourguiba, en 1988, Femmes du Maghreb en 1983, les Arabes, les femmes et la liberté en 2007, etc....)

Gisèle HALIMI. Née à la Goulette dans une famille juive traditionaliste, elle devient avocate et entre au barreau de Tunis en 1949 puis part à Paris.
Combattante acharnée de la lutte féministe, très engagée, elle lutte pour l'indépendance de la Tunisie et de l'Algérie.
A Paris, aux côtés de Simone de Beauvoir, elle fonde le mouvement féministe en 1971 et se bat pour la dépénalisation de l'avortement et le droit des femmes.
Elle écrit aussi de nombreux ouvrages (Cause des femmes en 1973, Le lait de l'oranger en 1988, la Kahina en 2006, Ne vous résignez jamais en 2009).

Nine MOATI. D'origine juive tunisienne, elle naît à paris en 1937 mais passe son enfance à Tunis.
A Paris, elle devient journaliste pour la radio, puis pour le magazine "Elle".
Elle écrit aussi de nombreux romans, traitant pour la plupart de la vie en Tunisie.
(Mon enfant, ma mère en 1974, l'Orientale en 1985 et son plus connu Les Belles de Tunis en 1983,......)

Voilà ma modeste contribution à ce blog "les Femmes de Tunisie".
Et j'espère que ces quelques exemples de "combattantes acharnées" du droit des femmes inciteront toutes les femmes tunisiennes actuelles à lutter pour garder leurs atouts et leur place prépondérante dans la société , et à se battre contre tous les obscurantismes.

jeudi 3 février 2011

La révolution ne doit pas passer à côté


La révolution!! Un très grand mot .Ce mot veut dire un changement total et radical et une coupure avec le passé. Une révolution doit aussi changer les moeurs , la façon de penser , la façon d'agir..
La route est encore longue devant nous , femmes , de faire changer les choses.
Je dis cela parce que les rapports homme femme, les rapports entre les époux , les rapports père-fille, ceux entre collègues de bureau , ont beaucoup à gagner de cette révolution. La misogynie dont nous souffrons tous les jours , et à tous les coins de rue n'a que trop duré !!Les comportements doivent changer et c'est à nous et seulement nous de le faire!!La révolution ne doit pas passer à côté des comportements machistes d'une large tranche d'hommes dans la société tunisienne nous devons construire une nouvelle société basée sur l'égalité des sexes et le respect mutuel!!

mercredi 2 février 2011

Pour une meilleur efficacité du fonds de garantie de la pension alimentaire et de la rente de divorce

Si j’écris pour la femme, çà ne serait guerre pour moi, ni pour maman, ni pour toi, chère lectrice. Je n’écris ni pour l’avocate, ni pour l’heureuse maman, ni pour la fille dorlotée à qui je souhaite un meilleur avenir. J’écris pour la femme qui ne lira jamais ce post.

J’écris pour celles qui n'ont même pas entendu parler du Code des statuts personnels et celles qui n'y croient plus. Je n'ai guerre le droit, ni l'intention, de décliner son immense rôle émancipateur, car sans ce Code, ni moi, ni ma mère, ni ma grand-mère ne serons ce que nous sommes. Mais que loin du Code, certaines mentalités restent ... de pierre, et des milliers de femmes craquent sous la misère.

Chaque fois que je pourrai, j'écrirai pour les braves femmes militantes, les femmes anonymes qui souffrent en silence et qui doivent désormais dévoiler les sparadrap de leurs plaies en vue de les guérir.

Maintenant que tout peut être dit, maintenant que tout est dit, ou presque, et sauf oubli, je lance une pierre à la CNSS en tant que fonds de garantie de la pension alimentaire et de la rente de divorce, caisse chargée d'octroyer la pension aux femmes et mères dont l'époux est négligeant, la caisse qui est sensée jouer un rôle important dans la survie de celles-ci et les empêche de sombrer dans des solutions de facilité dont la prostitution ou la mendicité, surtout que la majorité d'entre elles sont sans aucune ressource. Jusque-là, la caisse exige, parmi l'une des conditions sine qua non la présentation d'un procès-verbal déclarant que l'huissier notaire est dans l'impossibilité totale d'exécution sur les biens du père de famille négligeant (محضر عجز).


Logiquement, ce papier ne pose aucun problème. En pratique, oh! que beaucoup!
Pour qu'un huissier notaire arrive à émettre un P.V. d'impossibilité d'exécution, une série d'autres P.V. procède, le P.V. constatant le refus d'exécution volontaire, la demande de l'aide de la force de l'ordre du procureur, le P.V. d'information des forces de l'ordre, enfin, payer légalement les forces de l'ordre pour accompagner l'huissier notaire à réaliser ses travaux. Finalement, le P.V. de constatation de l'impossibilité d'exécution coute souvent aux alentours de 200 dt. Une mère nécessiteuse de l'intervention de la Caisse a-t-elle 200dt en main? surtout que les frais de huissiers ne seraient jamais remboursés.

La Caisse voudra des garanties, me dites-vous? Oui, c'est son plein droit, mais y'a-t-il une garantie plus probante qu'un jugement pénal incriminant le père négligeant et imposant une peine de prison pour non-paiement de pension, papier que la Caisse demande en parallèle et qui ne coute pas grand chose à la mère sauf porter plainte au procureur sur papier libre en plus des papiers signifiants sa situation.

Je ne vois pas ce qu'un P.V. d'huissier notaire vient rajouter à un jugement pénal sauf rendre la tâche difficile, limite impossible pour beaucoup de mères.

Si les femmes ayant un minimum de ressources et de niveau scolaire arrivent à bien se défendre des aléas de la vie et de l'injustice des maris encore trop machos et irresponsables (sinon comment qualifier un père qui laisse ses enfants dans la nécessité), il faut songer à bien protéger les mères démunies afin de leur garantir la dignité, et un peu plus d'équité et de justice sociale.



De Sfax à Tunis, le cri du peuple. Par NOURA BENSAAD Enseignante et écrivaine

MONDE 01/02/2011 À 00H00 (MISE À JOUR À 08H16)

De Sfax à Tunis, le cri du peuple


Je dédie ce texte à tous les jeunes, morts sacrifiés lors de la révolution tunisienne.

Sous mon pull mon cœur qui bat. Je marche. Au bout de l’avenue, mon amour m’attend. Elle est si belle, elle m’aime et me comprend.

Sous mon pull, mon cœur qui bat. Je la retrouve chaque jour, elle me confie tout de sa vie et moi, je lui parle de notre avenir. J’y crois, je veux y croire même si je sais que les obstacles sont nombreux qui barrent notre route. Comment ferons-nous, trouverons-nous du travail, me demande-t-elle souvent. D’autres sont là, autour de nous, de notre âge ou avec quelques années de plus, qui parlent souvent de la crise, du chômage, de la difficulté surtout d’obtenir un emploi. «Si tu n’as pas les épaules, aucune porte ne s’ouvrira» (1), voilà ce qu’ils disent tous. Et ils racontent leurs amis ou parents qui usent les chaises des cafés en attendant des jours meilleurs ou bien ceux qui, après de longues études, ont dû se résoudre à accepter d’être serveur ou chauffeur de taxi parce que rien d’autre ne s’offre à eux et qui ont rangé leurs diplômes dans un tiroir. Elle se serre contre moi, je caresse ses longs cheveux et je lui murmure : «Ma vie, je serai plus fort que le destin.»

Sous mon pull, mon cœur qui bat. Je marche. Dans la tête, une image fixe, celle d’un homme qui flambe, Bouazizi à Sidi Bouzid transformé en torche vivante pour obliger le monde à regarder horrifié et fasciné, son désespoir mué en un geste d’autodestruction. Tu brûles ou tu te fais brûler (2). Au bout de l’avenue, mon amour m’attend. Mon cœur s’enflamme pour elle. Je ne veux pas penser. Des voix s’élèvent, la rumeur devenue un cri d’indignation, là-bas ils ont tiré sur des manifestants pacifiques. Regarde, regarde sur Facebook les photos et les vidéos de tes frères que l’on assassine ! Dans ma tête une voix s’élève aussi, la mienne, que je tente d’étouffer. Je veux croire dans la force de notre avenir, la vie protège ceux qui s’aiment mais la peur et la haine sont là, en moi aussi maintenant.

Sous mon pull, mon cœur qui bat. Je marche. Je ne suis plus seul, avec moi et autour de moi, des dizaines puis des centaines de jeunes. Nous remontons l’avenue, celle qui porte ce si beau nom de «Liberté». Nous crions notre révolte, nous hurlons notre rage. Nous n’avons plus peur, l’âme de notre frère Bouazizi, mort il y a une semaine, s’est insufflée en nous. Le feu est la force de celui qui n’a plus que sa vie à donner pour protester. «Du pain, de l’eau, non à Ben Ali !», «O peuple tunisien, le pouvoir pille ton pays, il te vole ta dignité et ta liberté.» Devant nous, les BOP, les Brigades de l’ordre public, qui barrent le passage. Une force sauvage, une horde sombre armée de matraques et de bombes lacrymogènes. Nous avançons, le poing levé, seulement armés de cailloux et la bataille commence. Nous sommes le cri du peuple, partout il s’est levé et s’est répandu, Sidi Bouzid, Kasserine, Regueb, Thala d’abord puis Gafsa, Sfax, Kairouan, Sousse, Nabeul, Bizerte et maintenant Tunis. Nous lui redonnons sa force, celle de ne plus se taire, celle de se battre, mourir ne nous importe plus. Soudain, des tirs éclatent mais ce ne sont pas ceux des bombes lacrymogènes. Nous savons, oui nous savons que beaucoup de nos frères sont déjà tombés, dans d’autres villes.

Là-bas, au bout de l’avenue, mon amour m’attend, elle a confiance, je la rejoindrai, jamais je n’ai manqué un seul de nos rendez-vous. Elle doit entendre les cris et les tirs. J’arrive, n’aie pas peur, je trace pour nous le chemin de notre avenir. Mais une douleur me transperce et je sens que je tombe, l’avenue disparaît, je ne vois plus que les arbres puis le haut des immeubles immenses, dressés au-dessus de nous, puis le ciel, si bleu.

Sous mon pull, mon cœur qui…

Ecrit à Tunis, le 24 janvier 2011.

(1) «Avoir les épaules» est une expression tunisienne qui signifie avoir du piston.

(2) Jeu de mots à partir du terme Harga qui signifie à la fois brûler et émigrer de façon clandestine

Portrait :Aziza Othmana

Les programmes scolaires de ces dernières décennies ont tout fait pour cacher à nos enfants et à nos jeunes des pans entiers de notre histoire. Les manuels scolaires dans lesquels nos élèves étudient l'histoire de leur pays ont tendance à insister sur le fait que l'histoire de la Tunisie a commencé un certain 7 Novembre 1987
Des figures éminentes de notre patrimoine historique ont souvent été littéralement jetées aux oubliettes.
Je tente dans cette rubrique intitulée portrait, à sortir de sous les décombres et la poussière les portraits de femmes Tunisiennes qui ont vraiment mis leur vie au service de la Tunisie et qui ont marqué de leur empreinte la marche de l'histoire de ce pays .
Aujourd'hui , on commence par

mardi 1 février 2011

JACQUES SALOME : UNE PARTIE DE CE POURQUOI IL OEUVRE .... A LIRE A RELIRE A COMPRENDRE

Sa démarche

Elle est d'ordre pédagogique et éducatif, dans un processus de formation au changement et au développement personnel. Orientée non pas vers l'acquisition de savoirs faire mais vers l'appropriation et la mise en pratique de savoirs être et de savoirs devenir.

Elle ne vise pas à donner des conseils ou des recettes, mais à stimuler une réflexion, à favoriser une maturation, à susciter des prises de consciences et des positionnements clairs, à éveiller à une capacité d'être présent à l'autre et à soi-même et d'entrer dans la profondeur de l'échange.

Elle privilégie les langages de l'imaginaire et du symbolique, les registres du ressenti et du retentissement au détriment de celui des idées et du mental : au diable les pourquoi, les rationalisations et les justifications cérébrales !

Elle est basée sur l'expression personnelle :

- sur le parler JE,

- sur le non jugement,

- sur l'écoute respectueuse

- sur l'implication personnelle de l'écoutant.

Elle déconcerte parfois, comme la vie avec ses contradictions, ses antagonismes, ses paradoxes qui la rendent palpitante et intense. Là où nous attendons une docte réponse, nous sommes renvoyés à l'écoute de nos propres associations : derrière toute question se cache une autre interrogation à entendre, nous ne posons aucune question que nous ne puissions résoudre. Si nous ne connaissons que le mouvement oscillatoire des attitudes en tout ou rien, du réactionnel, nous découvrons la gamme variée des choix qu'offrent des positionnements inscrits dans le relationnel.

Enfin, quand nous croyons avoir déjà tout essayé, quand nous sommes convaincus que plus rien n'est possible, voilà que s'ouvre, au-delà du registre réaliste, le champ des démarches de restauration, de réparation et de responsabilisation : s'occuper d'un besoin ou d'un désir, dénoncer ou résilier un contrat passé avec celui ou celle que nous ne sommes plus, redéposer une mission ou restituer symboliquement des violences reçues par exemple. Car “le possible est juste un tout petit pas après l'impossible”.(“l'Enfant Bouddha”, Albin Michel 1992)

Alors cette démarche ouvre sur l'insoupçonné et laisse la place à la créativité propre à chacun(e).

JUSQU'A QUAND ?

Jusqu'à quand les doutes

Jusqu’à quand les incertitudes

Jusqu’à quand le terrorisme psychologique

Jusqu’à quand l’aveuglement de certains

Jusqu’à quand la paralysie mentale

Jusqu’à quand la paralysie tout court

On a prôné les dialogues

On a prôné la perte des anciens reflexes

On a prôné la solidarité

On a prôné la liberté

On a prôné la patience

On a prôné la non violence

Desormais chacun fera face à sa conscience

Sa conscience effacee

Sa conscience ebranlée

Sa conscience inebranlee

Sa conscience forte d’elle-même

Sa conscience inconsciente

Sa conscience constante

A tout début il y a un devenir

Mais serons nous capable

D’en dérouler les étapes

Dans le calme , la sérénité et la clairvoyance ?